dimanche 8 avril 2007

L'illusion

Lorsque j'ai lu la tribune de la presse aujourd'hui, je n'y croyais pas à mes yeux, ça y ai la Tunisie s'est réveillée :
- on parle des rendez-vous manqués,
- de grèves contestés, de résultats à 8,9% (et non plus 99%),
- de preuve de civisme, de sagesse,
d’une part, et
- d’une manière «stalinienne»,
- d'organisation qui se veut exclusive,
- et bon vouloir politicard et stérile de certains responsables,
d’autre part.

Je me suis dit ça y est, ourahhh, je ne serais plus jamais censuré, la critique en tunisie contre les institutions ringardes, ça existe, et c'est dans La presse, donc autorisée par les censeurs.


Après quelques secondes de fontasmes, je me reprend en me souvenant, qu'en Tunisie, la chasse aux crapules, n'est ouverte qu'à l'encontre de ceux qui ne soutiennent pas le pouvoir.

Si vous vous soumettez à César, vous pouvez faire ce que bon vous plaira, vous êtes couvert par le pouce de l'empereur. Plus vous vous compromettez, plus vous serez protégés, jusqu'au jour où César baissera le pouce et vous retrouverez comme les autres jettés aux lions, dans les arénes de La presse.

2 commentaires:

Tun-68 a dit…

(lapresse) Le rendez-vous manqué
Par Jameleddine CHICHTI (*)

Il ne s’agit pas d’éloges de thuriféraire, ni de compliments flatteurs, ni de triomphalisme déplacé, mais juste un constat objectif, réel et vrai de reconnaissance et de gratitude envers les enseignants du supérieur, toutes catégories confondues, pour leur prise de position ferme et juste face à la grève décrétée par quelques syndicalistes, jeudi dernier.

Encore une fois, comme il y a deux ans lors de la grève sarcastique de boycott de la correction des examens de fin d’année universitaire des étudiants, la majorité écrasante des enseignants n’a pas suivi la logique belliqueuse et amère de la grève, ni emprunté la voie des contempteurs rébarbatifs et politicards.

Une nouvelle fois, les enseignants du supérieur font preuve de civisme, de sagesse et surtout de responsabilité par un comportement majeur et posé et non puéril et donnent un nouveau rendez-vous des braves avec l’histoire de notre université, forum de la formation, du savoir, de la connaissance et de la recherche scientifique.

Avec un taux de participation à la grève de 8,9% sur le plan national, les enseignants du supérieur ont contribué à l’échec de cette opération et ont démontré qu’il existe une véritable rupture entre le corps des enseignants, d’une part, et les quelques responsables syndicaux, d’autre part, qui prônent l’exclusivité de la représentation syndicale et la centralisation de la décision.

Une pseudo-force minoritaire qui ne cesse de vouloir imposer ses points de vue et positions, d’une manière «stalinienne» et loin d’être démocratique, à l’ensemble du corps enseignant, toutes filières confondues, en refusant tout consensus et dialogue avec les partenaires et les parties prenantes et en adoptant la logique du chaos.

Il y a lieu de rappeler que le comportement de ces responsables syndicaux et de leurs pairs n’est pas nouveau pour la grande famille de l’enseignement supérieur, encore moins leur tendance à imposer leur vision des choses parfois démesurée, avec une susceptibilité excessive et une fausseté du jugement accompagnées de réactions d’agressivité comme la grève, faisant ainsi fi de l’intérêt général. Ce qui, à notre sens, relève de la paranoïa syndicale.

Que de tristes souvenirs et rendez-vous manqués, comme celui de jeudi dernier, balisent l’histoire de cette organisation. Une organisation qui se veut fédératrice, exclusive, centralisatrice mais qui, malheureusement, méconnaît totalement les nouvelles structures de l’université, les nouvelles exigences et les prétentions légitimes des enseignants universitaires, toutes filières confondues.

Le manque d’information, voire l’asymétrie d’information entre la centrale syndicale et le corps des enseignants universitaires, a créé un vide opaque entre les aspirations réelles et légitimes des universitaires, d’une part, et le bon vouloir politicard et stérile de certains responsables syndicaux, d’autre part.

En effet, le contact direct et répétitif, l’information bilatérale, la capacité d’écoute et d’attention continues, l’esprit de dialogue consensuel et constructif, le suivi attentif des carrières et des problèmes relevant purement du travail syndical ont été tous réduits à une peau de chagrin, laissant la place à l’orgueil démesuré, à l’obstination belliqueuse, à la rupture du dialogue et aux réactions agressives… Ce qui n’est pas acceptable par une société civile et un corps d’enseignement engagés et responsables de leurs actes, d’une part, et ce qui prépare, d’autre part, le terrain à de nouvelles formes de représentations syndicales plus modernes dans une logique de «polyformie» syndicale.

D’ailleurs, l’avènement du syndicat indépendant des enseignants technologues n’est que la preuve tangible du nouveau courant de l’histoire syndicale en Tunisie.

Bien que les pratiques et les méthodes de gestion et de gouvernance des organisations syndicales de par le monde aient changé et se soient modernisées par de nouvelles formes de management scientifique et de marketing syndical, celles de la nôtre sont restées fidèles à des structures devenues stériles, rétrogrades, vieux jeu, «has been», déclassées et totalement dépassées par les événements.

En effet, l’université tunisienne, comme toutes les autres institutions nationales, a eu droit à ses réformes, sa mise à niveau et sa nouvelle restructuration pour faire face aux nouveaux impératifs et enjeux de la mondialisation et de la globalisation et surtout de la proximité avec l’Europe des Vingt-Sept.

La dernière réforme en date (LMD), véritable portail d’accessibilité pour la qualité, la compétitivité et l’excellence du savoir et de la formation nationale face aux diplômes étrangers et aux nouveaux marchés du travail au niveau national et international.

Le caractère transversal des filières, l’indépendance et la liberté des étudiants pour la «traçabilité» de leurs formations présente et future ne sont que de nouveaux gages pour une meilleure «employabilité» et pour assurer l’avenir professionnel et social des étudiants.

Ce nouveau paradigme universitaire pour la formation, la connaissance et la recherche scientifique exige de nouvelles structures et organisations de l’enseignement supérieur, ce qui représente un impact majeur dans la gestion de la carrière de l’enseignant du supérieur et la définition de ces nouvelles aspirations et prétentions légitimes.

En revanche, toute organisation syndicale qui n’est pas au fait des nouvelles aspirations des enseignants du supérieur et qui ne possède pas une vision stratégique de développement et d’action syndicale qui s’articule et coule dans le moule universitaire, à savoir le dialogue, le consensus, le comportement civique, l’acceptation de l’autre, la présence continue et le respect mutuel… est vouée à l’échec, aux rendez-vous manqués et à la rupture, laissant libre cours à d’autres formations syndicales plus efficaces, plus libérales et pérennes.

J.C.
(* Professeur de l’enseignement supérieur)

Unknown a dit…

j'aimerais simplement te dire que tu entreprend sun travail remarquable par sa documentation et surtout surtout par son courage...

tu es un des rares qui à l'air d'échapper au moutonnage massif..

respects