vendredi 6 avril 2007

La Dictature est dans la rue.

Ben Ali ou personne d’autre ? Voila de nouvelles affiches, pour envahir les rues de Tunis. Alors que les affiches de l'élection passée ne sont toujours pas déposées, de nouvelles affiches viennent s’ajouter pour la compagne électorale qui aura lieu dans deux Ans (c’est pas drôle). A l’occasion des fêtes de fin mars, la Tunisie se couvre encore plus. Pour ceux qui arriveraient à ne plus remarquer les portraits géants, dans presque chaque rue et chaque monument public ou privés, on utilise des arguments plus que choquants.

Ben Ali ou personne !

Déjà que la seule actualité nationale n’est consacrée qu’aux louanges accordées à son excellence, voila maintenant que le choix des futures élections est fixé à 1 seul candidat.

Cette agression morale permanente, n’est pas seulement néfaste pour le bien être de ceux que l’on souhaite voir créatif et créateur de richesse, mais aussi, principalement une résultante d’une dictature de la rue.

En effet, ce qui alimente cette fuite en avant dans le ridicule et dans la démagogie, c’est plus une rivalité entre des personnes qui chargent à maximiser leur propre pouvoir en se montrant à la solde du prince, qu’une réelle politique de communication bien orchestrée. Car les effets médiatiques sur le terrains sont plutôt désastreux.

Dans la mesure ou la moindre fonction publique, qui permet d’avoir du pouvoir sur leurs compatriotes, est utilisée par un grand nombre au profit d’intérêts particuliers ou familial, sont nombreux ceux qui cherchent à placer un membre de leur famille, afin d’élargir leur propre pouvoir sur leurs concitoyens. Ceci est aussi bien vrai pour un cadre administratif, que pour un infirmier de compagne.

Ce qui induit une sorte de dictature imposée par le bas, qui engendre toute forme de micro- barrages dans les démarches des individus et des entreprises. Cela me fait penser au moyen âge, où des gens se postaient à chaque pont pour relever une taxation pirate.

Cette petite piraterie, comme les grosses (les différentes fonctions de conseils pour décrocher les marchés publics), sont à la fois dues à une pauvreté chronique du marché formel, mais aussi constituent une barrière qui interdit le développement du marché formel.

Si le pouvoir Tunisien était crédible, il aurait eu la légitimité pour s’attaquer à ce genre de dérive, qui appauvrit le pays, en mettant en place la politique qui feraient sortir de se cercle vicieux.

Alors que faire ? Comment résister ?

Ceux qui aiment leur pays peuvent résister en restant nobles, malgré l’ambiance exécrable qui résulte de ces pratiques nauséabondes.

Si vous êtes fonctionnaires, faites votre travail de votre mieux,
Si vous êtes dans le privé, soyez le plus indispensable,
Si vous êtes étudiants, soyez le meilleur...

Car l’équilibre entre les dictateurs et les démocrates n’est qu’une histoire de rapport de force. C’est ceux qui ont le plus de pouvoirs de marché, qui font basculer le pays dans un camps ou dans l’autre.

Alors à la question Ben Ali ou personne ? Je dirais que ce n’est pas forcement gagné d’avance pour les dictateurs de la rue, car la Tunisie se doit d’évoluer pour ne pas être distancée et pour ça elle se doit de composer avec les démocrates.

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